À l’heure de la digitalisation des entreprises et organisations publiques, la sécurité des données au sein des systèmes d’information devient un enjeu important pour respecter la réglementation européenne sur la gestion des données.
Dans un contexte où les organisations collectent de plus en plus de données, il est nécessaire de mieux gérer le traitement, le stockage et la sécurité des données afin de réduire le risque cyber.
Alors, s’il est essentiel pour une entreprise ou un organisme public de sécuriser les données personnelles collectées, il n’est pas toujours évident de faire la distinction entre données sensibles et données personnelles.
Comprendre les types de données sensibles
Les données sensibles sont des informations qui, si elles sont divulguées ou altérées sans autorisation, peuvent causer un préjudice à une personne physique ou morale. Selon le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD), les données sensibles incluent des informations révélant l’origine raciale ou ethnique, les opinions politiques, les convictions religieuses ou philosophiques, l’appartenance syndicale, ainsi que des données génétiques, biométriques, concernant la santé ou la vie sexuelle ou l’orientation sexuelle d’une personne physique.
Cependant, au-delà des individus, les organisations détiennent également des données sensibles qui nécessitent une protection particulière. Ces données peuvent inclure :
- Informations financières : rapports financiers, stratégies d’investissement, données comptables.
- Propriété intellectuelle : brevets, secrets commerciaux, plans de recherche et développement.
- Données stratégiques : plans d’affaires, analyses de marché, stratégies marketing.
- Informations sur les partenaires et fournisseurs : contrats, accords de confidentialité, données de performance.
- Données médicales : dossiers de santé, historiques médicaux, résultats de tests.
- Informations classifiées : données protégées par des lois ou règlements spécifiques, comme les secrets d’État.
La divulgation non autorisée de ces informations peut entraîner des pertes financières, nuire à la réputation de l’entreprise et compromettre sa compétitivité.
Quelle distinction fait-on entre les données personnelles et les données sensibles ?
Il est essentiel de distinguer les données personnelles des données sensibles pour appliquer des mesures de protection appropriées.
- Données personnelles : toute information se rapportant à une personne physique identifiée ou identifiable, directement ou indirectement, notamment par référence à un identifiant tel qu’un nom, un numéro d’identification, des données de localisation ou un identifiant en ligne.
- Données sensibles : toute information, qu’elle soit liée à une personne physique ou morale, pouvant causer un préjudice significatif. Elles peuvent être, à caractère personnelle, ou pas comme des informations critiques relatives à une organisation, telles que des secrets commerciaux, des informations financières confidentielles ou des stratégies commerciales.
La principale différence réside dans le niveau de sensibilité et les risques associés à leur traitement. Les données sensibles nécessitent des mesures de sécurité renforcées.

Comment garantir la cohérence et la fiabilité des données pour optimiser les performances ?
Comment identifier les données sensibles ou personnelles collectées dans son SI ?
Une gouvernance efficace des données est essentielle pour assurer la sécurité et la conformité réglementaire. Voici les étapes clés pour identifier les données sensibles ou personnelles dans votre SI :
- Mettre en place une structure de gouvernance des données
Instaurez une structure de gouvernance des données en définissant des rôles clés, tels que le Chief Data Officer (CDO) et le Data Protection Officer (DPO). Ces responsables superviseront la gestion des données et veilleront à la conformité réglementaire, assurant ainsi une gestion efficace et sécurisée des informations au sein de l’organisation. - Réaliser une cartographie des actifs informationnels
Élaborez une liste complète de tous les actifs informationnels de votre organisation, qu’ils soient numériques ou physiques. Ce catalogue doit inclure les bases de données, documents, supports amovibles et systèmes applicatifs. Le catalogage permet de centraliser les informations sur les données, facilitant ainsi leur gestion et leur traçabilité. - Classer les données selon leur sensibilité
Attribuez un niveau de sensibilité à chaque type de donnée en fonction de son caractère personnel ou sensible. Utilisez des catégories telles que « public », « interne », « confidentiel » et « strictement confidentiel » pour structurer cette classification. Cette étape est essentielle pour appliquer des mesures de protection adaptées à chaque type de données. - Evaluer les risques
Pour les traitements de données susceptibles d’engendrer un risque élevé pour les droits et libertés des personnes morales ou physiques concernées, effectuez une analyse d’impact relative à la protection des données (DPIA). Cette démarche permet d’évaluer les risques et de déterminer les mesures appropriées pour les atténuer, garantissant ainsi une gestion responsable et conforme des données. - Mettre en place des mesures de sécurité appropriées
En fonction de la classification des données, déployez des mesures de sécurité adaptées, telles que le contrôle d’accès, le chiffrement, la surveillance et l’audit. Formez et sensibilisez également les employés aux bonnes pratiques de sécurité pour renforcer la protection des données au quotidien.
En suivant ces étapes, votre organisation pourra identifier efficacement les données sensibles ou personnelles présentes dans son SI et mettre en place des mesures de protection adéquates, renforçant ainsi la sécurité et la confiance des parties prenantes.

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